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Manneken-Pis

par Pidgy

Créé au 15e siècle, le Manneken-Pis (« Petit homme qui pisse ») est LE véritable symbole historique de la ville de Bruxelles. Il s’agit d’une statue-fontaine en bronze représentant un petit garçon nu en train d’uriner. 

Ce dernier est l’incarnation même de l’esprit frondeur et zwanzeur des bruxellois. Tout comme l’Atomium et le Mini-Europe, c’est un incontournable lors de tout voyage à Bruxelles.

Où se trouve le Manneken-Pis ?

Le Manneken-Pis se trouve dans le centre de Bruxelles, à 25 mins en transport de l’Aéroport de Bruxelles, Zaventem. Plus précisément, il est situé à l’intersection de la rue de l’Étuve et de la rue du Chêne. En conséquence, pour vous y rendre depuis la Grand-Place, vous devez rejoindre la rue de l’Étuve et marcher environ cinq minutes.

Pour vous y rendre depuis la gare Bruxelles-Centrale, gare la plus fréquentée de Belgique, comptez 7-8 minutes de marche.


Depuis la Gare Centrale, station de métro la plus proche du centre historique, trois itinéraires s’offrent à vous.

Histoire du Manneken-Pis

La plus ancienne mention du Manneken-Pis de Bruxelles se trouve dans un texte administratif de 1452. Par le passé, certains historiens ont fait remonter son origine à un texte de 1388, qui fait en réalité référence à la fontaine du petit Julien. Cela explique donc la confusion qui existe entre les deux fontaines qui sont pourtant biens distinctes.

À l’origine, le Manneken-Pis servait à distribuer de l’eau potable aux habitants. Il prenait ainsi place sur une colonne et déversait son eau dans un double bassin rectangulaire. La seule représentation de cette première statue-fontaine se trouve dans un tableau de Denis Van Alsloot représentant l’ommegang bruxellois de 1615.

Manneken-Pis lors de l'Ommegang bruxellois de 1615

En 1620, une nouvelle statue en bronze sculptée par Jérôme Duquesnoy l’Ancien remplaça la première statue. À la même période, Daniel Raessens refit entièrement la colonne servant de support à la statuette et le double bassin.

En 1685, le Manneken-Pis évita miraculeusement les bombes françaises lors du bombardement de Bruxelles. À la suite de ces évènements, on pourra lire au-dessus de sa tête un passage tiré de la Bible : « In petra exaltavit me, et nunc exaltavi caput meum super inimicos meos. » qui signifie littéralement « le Seigneur m’a élevé sur un socle de pierre, et maintenant,moi, j’élève ma tête au-dessus de mes ennemis. »

En 1770, la statue fut intégrée dans un nouveau décor en pierre.

En 1851, la distribution d’eau potable à domicile relégua le Manneken-Pis à une simple fonction symbolique et décorative.

Notoriété grandissante

À la suite de ces évènements historiques, la notoriété grandissante du Manneken-Pis fut la cause malgré elle de nombreux vols ou tentatives de vol. Pour n’en citer qu’un, parlons du vol de 1965 qui a sérieusement endommagé la statue. En effet, à l’issue de ce vol, les autorités ne retrouvèrent que les pieds et les chevilles de la statuette.

Au mois de juin, le magazine anversois « De Post » reçut un coup de fil anonyme indiquant que la statue se trouvait dans le canal de Charleroi. Des plongeurs la remonta et on l’a ramena à Bruxelles le 27 juin.

À compter de cette date, on remplaça la statuette présente sur place par une copie à l’identique de celle conçue au 17e siècle. En effet, cette dernière se trouve toujours au Musée de la Ville de Bruxelles situé dans la Maison du Roi.

Allégorie entourant le Manneken-Pis

L’origine de la première statue du Manneken-Pis datant d’avant 1452 n’est pas connue. Toutefois, au 15e siècle, plusieurs autres statues du même type virent également le jour à Florence.

Pour connaître la probable signification de ces statues, il faut en fait remonter à l’Antiquité gréco-romaine. En effet, durant cette période, il était fréquent de représenter Éros-Cupidon, le dieu de l’amour, en train d’uriner. Cela était considéré comme le symbole de la fertilité et du débordement joyeux. La première version de Manneken-Pis datant d’avant 1452 tentait donc probablement de représenter cette idée abstraite.

Manneken Pis, Eros

Dimension Symbolique et Folklorique

Manneken-Pis distribuant de la bière

Dès ses débuts, le côté humoristique et décalé du Manneken-Pis a tout de suite séduit les Bruxellois. Tout au long de son histoire, les Bruxellois ont aimé s’identifier à lui. C’est très certainement son côté éhonté, impertinent et libre qui a tant plu aux locaux. Tant et si bien qu’au cours du 18e siècle, Manneken-Pis devint LE symbole de Bruxelles.

Cette dimension symbolique a perduré dans le temps, décorant ainsi le Manneken-Pis du titre de « plus ancien bourgeois de Bruxelles ». Pour les Bruxellois, s’identifier à cette statue, c’est s’associer à ses traits de caractère. De fait, cette dernière a largement contribué à ce que les Bruxellois soient perçus comme des êtres espiègles, moqueurs et dotés d’un grand sens de l’humour.

Au fil des années, le Manneken-Pis s’est progressivement inscrit dans le folklore bruxellois. De telle sorte que, dans le cadre de certaines fêtes, le jet d’eau habituel est remplacé par divers breuvages. D’ailleurs, certaines sociétés folkloriques bruxelloises ont encore pour tradition d’offrir de la bonne bière belge par l’intermédiaire du Manneken-Pis.

Garde-robe

La tradition d’habiller Manneken-Pis pour de grandes occasions remonte à 1615. Lors de l’ommegang bruxellois de cette même année, le petit bonhomme revêtit un costume de berger en l’honneur de l’archiduchesse Isabelle.

En 1695, le gouverneur-général Maximilien-Emmanuel de Bavière perpétua la tradition et offrit un habit bleu à Manneken-Pis. Il faut savoir que le fait de revêtir des statues religieuses est courant depuis le Moyen Âge. En revanche, offrir des vêtements à une statue non-religieuse est un fait exceptionnellement rare.

En 1720, la tradition d’habiller Manneken-Pis à l’occasion des diverses fêtes annuelles s’ancre dans le folklore bruxellois. Le plus ancien costume conservé est celui de gentilhomme, offert en 1747 par le roi de France Louis XV dans une volonté d’apaisement.

En 1756, la garde-robe de Manneken-Pis comprend cinq habits. Cette dernière ne s’est pas beaucoup étoffée avant le 20e siècle.

De 1918 à 1940, une trentaine de costumes lui ont été offerts. C’est surtout durant la période de l’après-guerre que le mouvement prit une ampleur considérable. En 1994, la garde-robe comptait un peu plus de 400 costumes, puis, 750 en 2005 et enfin plus de 1000 en 2018.

Depuis 1954, l’ordre des Amis de Manneken-Pis encadre la remise officielle des nouveaux costumes.

Légendes autour de Manneken-Pis

Le flou entourant la création du Manneken-Pis a donné lieu à de nombreuses légendes. Plusieurs légendes tentent d’expliquer l’origine de la statuette. Parmi les plus célèbres et les plus souvent citées figurent les suivantes :

Légende inspirée de Godefroid III

En 1142, alors que le duc de Lotharingie était encore un nourrisson, certains de ses vassaux se rebellèrent et affrontèrent les troupes ducales lors de la bataille de Ransbeek. Afin de donner du courage à ses partisans, le berceau du jeune duc fut suspendu à un chêne sur le champ de bataille.

Alors que ses troupes étaient en très mauvaise posture, le petit duc se dressa dans son berceau et se mit à uriner. Ce geste cocasse redonna courage à ses troupes qui eurent raison de l’ennemi.

Légende du Manneken Pis, Godefroid III

Par conséquent, la fontaine serait le symbole de cette victoire. De plus, le nom de la rue du Chêne, au coin de laquelle se trouve la statue, ferait ainsi référence à l’arbre présent sur le champ de bataille. Cette légende du Manneken-Pis s’est construite autour de l’histoire de Godefroid III rapportée dans les «Brabantsche Yeesten», chroniques du Brabant rédigées au XIVe siècle.

Autres Légendes

Une autre légende raconte qu’un enfant aurait éteint la mèche d’une bombe en urinant sur cette dernière.

Une autre encore prétend qu’un enfant perdu aurait été retrouvé par son père, riche notable de Bruxelles, dans la position de la statue.

Pour certains, il s’agirait d’un châtiment infligé à un petit Bruxellois du VIIIe siècle. Ce dernier aurait été condamné à rester enfant et à uriner continuellement afin d’expier la faute de son père qui avait tenté de s’en prendre à la pudeur de Sainte Gudule.

On parle aussi d’un petit garçon qui avait l’habitude d’uriner sur la maison d’une sorcière. Un jour, la sorcière voulut pétrifier le petit garçon, mais un saint homme le remplaça in extremis par une une statue ayant les traits du petit garçon.

Manneken-Pis de Grammont

Manneken-Pis de Grammont

Les deux villes revendiquent toutes deux l’antériorité de leur Manneken-Pis. La cause de cette querelle est l’âge actuel du Manneken-Pis de Bruxelles. En effet, comme dit précédemment, Jérôme Duqesnoy l’Ancien réalisa cette statue en 1619. Or, celui de Grammont date de 1459. À cette date, les échevins de la ville de Grammont firent réaliser leur Manneken-Pis à Bruxelles. Reinier Van Tienen fondit l’actuelle statue en laiton sur la base d’un modèle de Gillis Vander Jeught.

Une explication plausible est que la première version du Manneken-Pis bruxellois datant de 1451 inspira celle de Grammont. Cependant, il faut souligner que de nos jours, le Manneken-Pis de Bruxelles et celui de Grammont sont tous deux des répliques, il n’y a donc plus lieu de se quereller.

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